もっと詳しく


← Version précédente Version du 7 novembre 2021 à 15:21
Ligne 13 : Ligne 13 :
Gabriel Naudé naît au début du mois de février 1600<ref>Il est né le 3 février d’après Clarke ({{p.}}3) et Damien ({{p.}}23), le 2 février d’après la [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11917444g/PUBLIC notice de la Bibliothèque nationale de France].</ref> dans la paroisse Saint-Méry<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Charles-Augustin Sainte-Beuve|titre=Gabriel Naudé : Portrait littéraire|passage=18|lieu=Paris|éditeur=Paris-Zanzibar|date=15 mai 1999|pages totales=70|isbn=978-2-911314-13-1}}</ref> à Paris{{sfn|Corpus : revue de philosophie|1999|p=3}}. Élevé dans une famille relativement modeste, ses parents s’efforcent de lui offrir la meilleure éducation possible pour satisfaire sa soif de connaissance et son goût précoce pour la lecture<ref name=”:0″>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Anna Lisa Schino|titre=Batailles libertines : La vie et l’oeuvre de Gabriel Naudé|passage=15|lieu=Paris|éditeur=Honoré Champion|date=12 juin 2020|pages totales=342|isbn=9782745353016}}</ref>. Son père Gilles Naudé possède un petit office au [[bureau des finances]] ; sa mère Marguerite Descamin ne sait pas lire. Son oncle en revanche, Pierre Nodé, s’est élevé grâce à l’Église : appartenant à l’ordre des [[Minimes (ordre religieux)|Minimes]], il préside plusieurs années le chapitre de Paris{{sfn|Corpus : revue de philosophie|1999|p=3}}.
Gabriel Naudé naît au début du mois de février 1600<ref>Il est né le 3 février d’après Clarke ({{p.}}3) et Damien ({{p.}}23), le 2 février d’après la [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11917444g/PUBLIC notice de la Bibliothèque nationale de France].</ref> dans la paroisse Saint-Méry<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Charles-Augustin Sainte-Beuve|titre=Gabriel Naudé : Portrait littéraire|passage=18|lieu=Paris|éditeur=Paris-Zanzibar|date=15 mai 1999|pages totales=70|isbn=978-2-911314-13-1}}</ref> à Paris{{sfn|Corpus : revue de philosophie|1999|p=3}}. Élevé dans une famille relativement modeste, ses parents s’efforcent de lui offrir la meilleure éducation possible pour satisfaire sa soif de connaissance et son goût précoce pour la lecture<ref name=”:0″>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Anna Lisa Schino|titre=Batailles libertines : La vie et l’oeuvre de Gabriel Naudé|passage=15|lieu=Paris|éditeur=Honoré Champion|date=12 juin 2020|pages totales=342|isbn=9782745353016}}</ref>. Son père Gilles Naudé possède un petit office au [[bureau des finances]] ; sa mère Marguerite Descamin ne sait pas lire. Son oncle en revanche, Pierre Nodé, s’est élevé grâce à l’Église : appartenant à l’ordre des [[Minimes (ordre religieux)|Minimes]], il préside plusieurs années le chapitre de Paris{{sfn|Corpus : revue de philosophie|1999|p=3}}.
Dès son jeune âge, Naudé intègre une communauté religieuse où il apprend les bases du latin et les principes du christianisme<ref name=”:0″ />. Il étudie successivement dans les meilleurs collèges de Paris (collège du cardinal-Lemoine, [[collège d’Harcourt]], [[collège de Navarre]] et [[collège de Montaigu]]) grâce au soutien financier de [[Gabriel de Guénégaud]], [[trésorier de l’Épargne]]{{sfn|Robert Damien|1995|p=23}} et parrain du garçon<ref name=”:0″ />. À Navarre, il suit les cours du sceptique Pierre Belurgey, dont il avouera qu’ils l’ont beaucoup marqué en l’ouvrant à la critique des superstitions<ref name=”:1″>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Anna Lisa Schino|titre=Batailles libertines : La vie et l’oeuvre de Gabriel Naudé|passage=16|lieu=Paris|éditeur=Honoré Champion|date=12 juin 2020|pages totales=342|isbn=9782745353016}}</ref>. Belurgey est prisé par son élève pour ses cours de rhétorique, sa passion pour les figures de [[Homère]] et d'[[Aristote]] et son indifférence quant aux religions<ref name=”:1″ />. L’aristotélicien Jean-Cécile Frey participe également à la formation philosophique du jeune Naudé au collège de Montaigu, où il donne des cours de [[philosophie naturelle]] en y abordant les curiosités nouvelles de l’époque comme la [[cosmographie]], le celtisme et l’ésotérisme<ref name=”:1″ />. Naudé lit les auteurs tant modernes qu’anciens, dit particulièrement apprécier [[Jean Bodin|Bodin]], [[Michel de Montaigne|Montaigne]] et [[Pierre Charron|Charron]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Charles-Augustin Sainte-Beuve|titre=Gabriel Naudé : Portrait littéraire|passage=21|lieu=Paris|éditeur=Paris-Zanzibar|date=15 mai 1999|pages totales=70|isbn=978-2-911314-13-1}}</ref>. À force de recopier dans ses carnets de nombreux textes qu’il n’a pas les moyen d’acheter, il se constitue rapidement une petite bibliothèque personnelle<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gabriel Naudé, Claude Jolly|titre=Advis pour dresser une bibliothèque|passage=xi|lieu=Paris|éditeur=Aux Amateurs de Livres|date=1990|pages totales=164|isbn=2-252-02730-4|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514x.image}}</ref>. Après l’obtention de son titre de maître ès arts, il fréquente le [[Lycée Louis-le-Grand|collège de Clermont]] où il suit les cours des jésuites [[Denis Pétau]] et [[Nicolas Caussin]]<ref name=”:1″ />. Son entourage lui conseille de tenter d’obtenir le titre de docteur en théologie – l’Église demeurant le meilleur moyen de s’établir socialement pour un jeune issu d’une famille modeste – mais Naudé choisit finalement la médecine, lui qui préfère « […] les réalités aux subtilités théologiques »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gabriel Naudé, Claude Jolly|titre=Advis pour dresser une bibliothèque|passage=xii|lieu=Paris|éditeur=Aux Amateurs de Livres|pages totales=164|isbn=2-252-02730-4|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514x.image}}</ref>. C’est au cours de ces études qu’il rencontre un jeune homme qui demeure son ami sa vie entière, [[Guy Patin]]{{sfn|Corpus : revue de philosophie|1999|p=5}}.
Dès son jeune âge, Naudé intègre une communauté religieuse où il apprend les bases du latin et les principes du christianisme<ref name=”:0″ />. Il étudie successivement dans les meilleurs collèges de Paris (collège du cardinal-Lemoine, [[collège d’Harcourt]], [[collège de Navarre]] et [[collège de Montaigu]]) grâce au soutien financier de [[Gabriel de Guénégaud]], [[trésorier de l’Épargne]]{{sfn|Robert Damien|1995|p=23}} et parrain du garçon<ref name=”:0″ />. À Navarre, il suit les cours du sceptique Pierre Belurgey, dont il avouera qu’ils l’ont beaucoup marqué en l’ouvrant à la critique des superstitions<ref name=”:1″>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Anna Lisa Schino|titre=Batailles libertines : La vie et l’oeuvre de Gabriel Naudé|passage=16|lieu=Paris|éditeur=Honoré Champion|date=12 juin 2020|pages totales=342|isbn=9782745353016}}</ref>. Belurgey est prisé par son élève pour ses cours de rhétorique, sa passion pour les figures de [[Homère]] et d'[[Aristote]] et son indifférence quant aux religions<ref name=”:1″ />. L’aristotélicien Jean-Cécile Frey participe également à la formation philosophique du jeune Naudé au collège de Montaigu, où il donne des cours de [[philosophie naturelle]] en y abordant les curiosités nouvelles de l’époque comme la [[cosmographie]], le celtisme et l’ésotérisme<ref name=”:1″ />. Naudé lit les auteurs tant modernes qu’anciens, dit particulièrement apprécier [[Jean Bodin|Bodin]], [[Michel de Montaigne|Montaigne]] et [[Pierre Charron|Charron]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Charles-Augustin Sainte-Beuve|titre=Gabriel Naudé : Portrait littéraire|passage=21|lieu=Paris|éditeur=Paris-Zanzibar|date=15 mai 1999|pages totales=70|isbn=978-2-911314-13-1}}</ref>. À force de recopier dans ses carnets de nombreux textes qu’il n’a pas les moyen d’acheter, il se constitue rapidement une petite bibliothèque personnelle<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gabriel Naudé, Claude Jolly|titre=Advis pour dresser une bibliothèque|passage=xi|lieu=Paris|éditeur=Aux Amateurs de Livres|date=1990|pages totales=164|isbn=2-252-02730-4|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514x.image}}</ref>. Après l’obtention de son titre de maître ès arts, il fréquente le [[Lycée Louis-le-Grand|collège de Clermont]] où il suit les cours des jésuites [[Denis Pétau]] et [[Nicolas Caussin]]<ref name=”:1″ />. Son entourage lui conseille de tenter d’obtenir le titre de docteur en théologie – l’Église demeurant le meilleur moyen de s’établir socialement pour un jeune issu d’une famille modeste – mais Naudé choisit finalement la médecine, lui qui préfère « […] les réalités aux subtilités théologiques »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gabriel Naudé, Claude Jolly|titre=Advis pour dresser une bibliothèque|passage=xii|lieu=Paris|éditeur=Aux Amateurs de Livres|date=1990|pages totales=164|isbn=2-252-02730-4|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514x.image}}</ref>. C’est au cours de ces études qu’il rencontre un jeune homme qui demeure son ami sa vie entière, [[Guy Patin]]{{sfn|Corpus : revue de philosophie|1999|p=5}}.
=== Carrière ===
=== Carrière ===