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Certains analystes reprochent au mouvement antifasciste contemporain des combats à géométrie variable : pour [[Pierre-André Taguieff]], philosophe et politologue, l’indignation des antifascistes vis-à-vis de certaines [[dictature]]s serait davantage motivée par des motifs politiques que par un réel intérêt pour le sort des populations sous le joug de dictateurs. Il écrit ainsi que {{citation|depuis les années 1970, les “antifascistes” les plus résolus ne se mobilisent jamais contre les dictateurs en exercice dans le monde et ne semblent pas s’indigner devant les multiples régimes tyranniques qui privent de liberté des millions d’hommes<ref>[[Pierre-André Taguieff]], ”Les contre réactionnaires”, 2005, {{p.|27}}.</ref>.}} Pour Taguieff, l’antifascisme tombe dans le manichéisme avec ses {{citation|figures sacrées}} comme [[Fidel Castro]] ou [[Mao Zedong|Mao]] et ses obsessions comme les [[États-Unis]] ou l'[[extrême droite]]. Ainsi, selon lui, {{citation|la posture antifasciste à force de se rigidifier, se confond avec le simplisme manichéen de la mentalité [[libertaire]] la plus sectaire et obtuse<ref>Taguieff, ”ibid.”, {{p.|29}}.</ref>.}}.
Certains analystes reprochent au mouvement antifasciste contemporain des combats à géométrie variable : pour [[Pierre-André Taguieff]], philosophe et politologue, l’indignation des antifascistes vis-à-vis de certaines [[dictature]]s serait davantage motivée par des motifs politiques que par un réel intérêt pour le sort des populations sous le joug de dictateurs. Il écrit ainsi que {{citation|depuis les années 1970, les “antifascistes” les plus résolus ne se mobilisent jamais contre les dictateurs en exercice dans le monde et ne semblent pas s’indigner devant les multiples régimes tyranniques qui privent de liberté des millions d’hommes<ref>[[Pierre-André Taguieff]], ”Les contre réactionnaires”, 2005, {{p.|27}}.</ref>.}} Pour Taguieff, l’antifascisme tombe dans le manichéisme avec ses {{citation|figures sacrées}} comme [[Fidel Castro]] ou [[Mao Zedong|Mao]] et ses obsessions comme les [[États-Unis]] ou l'[[extrême droite]]. Ainsi, selon lui, {{citation|la posture antifasciste à force de se rigidifier, se confond avec le simplisme manichéen de la mentalité [[libertaire]] la plus sectaire et obtuse<ref>Taguieff, ”ibid.”, {{p.|29}}.</ref>.}}.
Pour le géographe controversé [[Christophe Guilluy]], la posture antifasciste serait une manière aisée pour ce qu’il nomme la France d’en haut de disqualifier tout diagnostic social, de se fermer aux revendications des classes populaires en les ostracisant. L’antifascisme est devenu « une arme de classe »<ref name=”Guilluy201704″>[http://www.atlantico.fr/decryptage/christophe-guilluy-posture-anti-fasciste-superiorite-morale-france-en-haut-permet-en-realite-disqualifier-tout-diagnostic-social-3031677.html Christophe Guilluy : “La posture anti-fasciste de supériorité morale de la France d’en haut permet en réalité de disqualifier tout diagnostic social”], entretien, atlantico.fr, 27 avril 2017</ref>. Selon lui, dans les milieux populaires et dans la vie réelle, « les gens, quelles que soient leurs origines ne se parlent pas de fascisme ou d’antifascistes », car ils n’ignoreraient pas que les choses sont plus compliquées<ref name=”Guilluy201704″/>. Il dénonce enfin dans l’antifascisme, « un assèchement complet de la pensée » qui laisse en dehors du cadre de la réflexion la question sociale, celle des flux migratoires, de l’[[insécurité culturelle]] ou encore du modèle économique et territorial<ref name=”Guilluy201704″/>.
Pour le géographe [[Christophe Guilluy]], la posture antifasciste serait une manière aisée pour ce qu’il nomme la France d’en haut de disqualifier tout diagnostic social, de se fermer aux revendications des classes populaires en les ostracisant. L’antifascisme est à son avis devenu « une arme de classe »<ref name=”Guilluy201704″>[http://www.atlantico.fr/decryptage/christophe-guilluy-posture-anti-fasciste-superiorite-morale-france-en-haut-permet-en-realite-disqualifier-tout-diagnostic-social-3031677.html Christophe Guilluy : “La posture anti-fasciste de supériorité morale de la France d’en haut permet en réalité de disqualifier tout diagnostic social”], entretien, atlantico.fr, 27 avril 2017</ref>. Selon lui, dans les milieux populaires et dans la vie réelle, « les gens, quelles que soient leurs origines ne se parlent pas de fascisme ou d’antifascistes », car ils n’ignoreraient pas que les choses sont plus compliquées<ref name=”Guilluy201704″/>. Il dénonce enfin dans l’antifascisme « un assèchement complet de la pensée » qui laisse en dehors du cadre de la réflexion la question sociale, celle des flux migratoires, de l’[[insécurité culturelle]] ou encore du modèle économique et territorial<ref name=”Guilluy201704″/>.
Pour l’historien [[Frédéric Le Moal]], l’antifascisme n’a jamais été aussi fort depuis que le fascisme a disparu. Bien que ce dernier ne soit représenté que par quelques groupuscules, l’antifascisme demeure « un puissant instrument d’instrumentalisation politique et un formidable levier de mobilisation, encore de nos jours », car « une fois l’étiquette fort pratique et facile de fasciste accolée à l’adversaire politique, plus besoin de polémiquer avec lui. »<ref>[https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/2018/05/04/31005-20180504ARTFIG00208-il-n-y-a-jamais-eu-autant-d-antifascistes-depuis-que-le-fascisme-a-disparu.php «Il n’y a jamais eu autant d’antifascistes depuis que le fascisme a disparu»], entretien, lefigaro.fr, 4 mai 2018</ref> L’historien Emmanuel Debono constate également que dans le champ politico-associatif, il est devenu « courant de chercher à disqualifier un ennemi en l’affiliant aux régimes fascistes passés et futurs. » Si la référence à l’antifascisme est séduisante car elle se présente comme une opposition musclée au courant [[National-populisme|national-populiste]], Debono n’est pas certain qu’elle constitue pour autant une analyse pertinente et qu’elle puisse s’avérer la plus adaptée pour le contrer. Selon lui, « le plaquage d’un modèle historique, même puissamment évocateur, montre plus que jamais son essoufflement »<ref>Emmanuel Debono, [https://www.lemonde.fr/blog/antiracisme/2014/06/05/lantifascisme-une-rhetorique-usee/ L’antifascisme, une rhétorique usée ?], lemonde.fr, 5 juin 2014</ref>.
Pour l’historien [[Frédéric Le Moal]], l’antifascisme n’a jamais été aussi fort depuis que le fascisme a disparu. Bien que ce dernier ne soit représenté que par quelques groupuscules, l’antifascisme demeure « un puissant instrument d’instrumentalisation politique et un formidable levier de mobilisation, encore de nos jours », car « une fois l’étiquette fort pratique et facile de fasciste accolée à l’adversaire politique, plus besoin de polémiquer avec lui. »<ref>[https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/2018/05/04/31005-20180504ARTFIG00208-il-n-y-a-jamais-eu-autant-d-antifascistes-depuis-que-le-fascisme-a-disparu.php «Il n’y a jamais eu autant d’antifascistes depuis que le fascisme a disparu»], entretien, lefigaro.fr, 4 mai 2018</ref> L’historien Emmanuel Debono constate également que dans le champ politico-associatif, il est devenu « courant de chercher à disqualifier un ennemi en l’affiliant aux régimes fascistes passés et futurs. » Si la référence à l’antifascisme est séduisante car elle se présente comme une opposition musclée au courant [[National-populisme|national-populiste]], Debono n’est pas certain qu’elle constitue pour autant une analyse pertinente et qu’elle puisse s’avérer la plus adaptée pour le contrer. Selon lui, « le plaquage d’un modèle historique, même puissamment évocateur, montre plus que jamais son essoufflement »<ref>Emmanuel Debono, [https://www.lemonde.fr/blog/antiracisme/2014/06/05/lantifascisme-une-rhetorique-usee/ L’antifascisme, une rhétorique usée ?], lemonde.fr, 5 juin 2014</ref>.